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On était tellement pauvre chez certains que l’on ne mangeait presque jamais de viande. Dans les bons jours,
on mangeait du poisson, mais le plus souvent, on se contentait de lait et de pain. Il fallait vraiment une
bonne marée pour que le père rapporte à la maison quatre louis, qui étaient dépensés à l’avance car on vivait
en permanence à crédit. Chez les voisins des Sénécal, à la naissance d’une petite fille, pour réchauffer la
chambre où il faisait mukr’ (humide et malsain), on brûlait des journaux à défaut du plus petit morceau de bois.
Les murs étaient chani (moisis). On leur donna ce soir-là un chaudron de soupe. Quand elle avait trop pitié,
une fermière de Callenville, dite « la Perelle » ne vendait son lait qu’un sou le litre.
Henri Sénécal, qui était né le 9 novembre 1885, suivit au fil des jours la vie âpre et rude des « laboureurs de la mer ».
LA LUNE avait marqué ses débuts à la pêche. Plus tard, il devint patron du MADELEINE I que les Allemands
réquisitionnèrent pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il le remplaça par le MADELEINE II, qui fut en même temps
son tombeau puisque Henri Sénécal périt en mer le 6 juin 1945, son bateau ayant touché une mine : « Mort pour la France »
dit l’acte officiel de l’état Civil.
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